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La distillerie Moux : troisième prix au concours de l’exportateur

10 novembre 2017 - 1:00pm
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C’est tout au fond d’un chemin cabossé que l’usine de distillation, entourée de champs de cannes à sucre, est installée. Déjà le feu ronfle dans les fours, les tuyaux doivent se réchauffer avant de lancer le processus. Faire du rhum, c’est tout un art que David Moux a patiemment appris.

David Moux a commencé avec six boutures de cannes à sucre et possède aujourd’hui une plantation de 17 hectares.

En trente ans, sa petite entreprise a bien grandi ! C’est sa belle-mère qui a attisé sa curiosité en utilisant le jus de canne à sucre dans un ra’au Tahiti.

Elle avait fabriqué un sirop de plantes pour soulager le premier fils de David qui était en train de faire ses dents. Pour effacer l’amertume des plantes, elle avait rajouté ce fameux jus de canne. Il l’avait regardé faire : éplucher la canne, presser la tige…

Cela lui a donné l’idée d’en faire à plus grande échelle et de le vendre au marché de Papeete. Les six boutures se multiplient et deviennent 1 000 m2 de cannes à sucre. Au bout d’une année, il vend son jus au marché et tout part rapidement. Ses cultures s’étendent et l’idée de faire du rhum commence à germer dans son esprit à la fin des années 1980.

Grâce à un voyage aux Antilles, sur l’île de Marie-Galante, il va enfin avoir la recette de fabrication. « Un distillateur m’a demandé si je pouvais préparer un four tahitien. Ma femme et moi n’étions pas des experts mais on a bien sûr relevé le défi. » Le couple Moux trouve du poisson, du cochon, râpe des cocos avec des fourchettes, et stresse un peu en attendant l’ouverture du four. Mais tout est réussi : un véritable succès auprès des Antillais qui trouve le ma’a Tahiti excellent. On donne la recette de fabrication du rhum à David. « C’est un échange de savoir-faire. Ça n’a pas de prix. » Les premières bouteilles de rhum Tamure sortent au début des années 1990. 

Il faudra encore quelques années de pratique pour que David Moux peaufine sa recette et que son rhum devienne parfait. Le chemin de la distillation est long et précis. Le jus de canne à sucre est d’abord laissé à fermenter avec de la levure de boulanger pendant plusieurs jours et il est ensuite mis à distiller. La vapeur de ce jus est récupérée : c’est le rhum. « Il y a une façon d’arrondir l’agressivité du rhum mais ça, c’est un secret de fabrication, je ne peux pas le révéler », explique David Moux en souriant.

 

Quatre années pour obtenir la recette parfaite

 

Un premier rhum blanc puis un autre ambré, depuis, il a considérablement élargi sa gamme : un ambré vanille, un blanc vanille, un brun caramélisé, un sirop vanille… Et il vient de sortir de nouvelles bouteilles : un Tamure punch, un Tamure dream (rhum à la liqueur d’oranges du plateau Tamanu) qui sont commercialisés dans les loaux de l’entreprise.

Quatre années ont été nécessaires pour parvenir à la recette parfaite du Tamure dream. Il propose également un rhum 12 ans d’âge. Le tout, production locale de A à Z. David Moux, qui était métreur pour l’armée, est revenu à ses premières amours : l’agriculture. « Je suis un fils de paysan, j’aime l’agriculture. » Il exporte déjà ses produits vers la France mais espère désormais conquérir le marché californien.

Le concours de l’exportateur : aider les entrepreneurs à exporter 

Cet événement organisé par la CCISM permet aux entreprises de présenter leurs projets export et d’obtenir un accompagnement. Le concours de l’exportateur permet de fédérer auprès des entreprises des acteurs publics et privés pour permettre à ces dernières de rayonner à l’international. « Il est nécessaire de s’unir pour développer l’économie polynésienne.

Il a obtenu le troisième prix au concours de l’exportateur 2017 organisé par la CCISM et va donc être aidé financièrement et accompagné pour réussir à vendre le rhum Tamure sur le marché américain. David Moux espère réussir à conquérir ce marché avec son rhum. 

Il est primordial de s’allier pour se développer efficacement et de façon durable », explique la CCISM. Trois entrepreneurs ont été primés au début du mois de septembre : Noni Energy, Tahiti Bio et la Distillerie Moux. Chacun a reçu un certain poids en fret gratuit pour exporter ses produits, un accompagnement technique pour la réalisation du projet export, une dotation financière et d’autres programmes de conseils sur du développement web, des études de marché, etc.

« Ce prix permet de se faire connaître, c’est une aide importante », reconnaît David Moux qui a obtenu le troisième prix du concours. Grâce à ces prix, les trois lauréats pourront accroître leur développement à l’international.

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